10 Aout 2018 11h14
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
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Merci, c'est très intéressant et enrichissant de lire chacune de vos réactions face à ces événements.
Je me souviens également des manifestations "Je suis Charlie". Une population mobilisée, partout dans le monde, c'était vraiment impressionnant, c'est beau et rare de voir ce genre d'élan collectif en gage de soutien aux familles des victimes mais également pour montrer que la France est unie et qu'elle n'a pas peur. Chacun avait fait sa petite pancarte, scotché son petit message sa veste, certains écrivaient des poèmes, d'autres prenaient des clichés, prendre en photo un instant qui deviendra éternel. Je suis descendue dans la rue aussi, j'avais fait une pancarte avec un rouleau de Sopalin pour le manche et un bout de carton pour le panneau, j'avais collé une image trouvée sur internet dessus, c'était un cœur fait de bougies avec écrit "Charlie" à l'intérieur. Et derrière, j'avais écris : "Charlie, je le suis" au Blanco.
Dans mon collège, on nous avait distribué des petites images "Je suis Charlie" et on les avait collés sur nos vestes.
J'ai gardé toutes ces reliques précieusement, pour le montrer au futur. J'ai également acheté le journal "Charlie Hebdo" bien que, je n'aime pas spécialement ce journal, mais c'était comme si je les aidait en l'achetant. Il deviendra au fil du temps un trésor, une preuve que cet attentat s'est bel et bien produit.
Changement d'événement, ma grand-mère à vécu la seconde guerre mondiale, elle avait dans les alentours de cinq ans et se souvient de la France occupée. Ma grand-mère habitait juste à côté de la ligne de démarcation à Bléré et elle possédait un laissé-passé qui lui permettait de franchir la ligne. Elle devait il me semble franchir cette ligne tous les jours pour aller à l'école et à chaque fois, elle devait voir un allemand pour qu'il l'autorise à franchir la ligne. Cet allemand adorait ma grand-mère, comme elle portait une veste rouge, l'allemand l’appelait "Le petit chaperon rouge", il parlait un peu français. Une autre fois, des allemands de la Kommandantur ne voulaient pas la laisser passer et le garde qui appréciait ma grand-mère s'est disputé avec eux et l'a autorisée à franchir la ligne.
Ma grand-mère m'a aussi racontée que les gardes, profitant des vins de la Touraine était très souvent saouls, mais ça, faut pas le dire.
Sinon, son papa logeait un résistant en cachette. Les allemands passaient dans les villages tous les soirs et fusillaient tous ces habitants s'ils ils observaient une présence humaine dans celui-ci. Une fois, mes arrières-grands-parents n'avaient pas éteint la lumière, et la Jeep des allemands s'était arrêtée devant la maison, mes arrières-grands-parents pris de terreurs se cachèrent et virent partir le résistant, ils pensaient qu'il était parti chercher un fusil. L'allemand qui s'approchait de la maison criait dans son langage d'éteindre la lumière, mes arrières-grands-parents n'avaient pas compris au départ. Ils étaient encore cachés quand ils levèrent la tête, les allemands étaient partis. Ma grand-mère se souvient encore de la tête de l'allemand s'approchant de la maison menaçant de les tuer. Ils craignaient surtout que le résistant soit découvert, sinon ce la aurait été la fin des haricots.
Elle se souvient aussi des résistants rasés publiquement sur la place des villages avant les convois de déportation.
Mon arrière-grand-père, du côté de mon grand-père paternel était résistant, il s'est fait avoir et s'est fait envoyé dans le camp de Mauthausen en Autriche, il n'a pas survécu. Selon un de ses amis qui était parvenu à s'enfuir, mon arrière-grand-père aurait été vu à l'extérieur du camp. Avec d'autres prisonniers et des allemands, ils allèrent dans la château de Hartheim, dans lequel les allemands faisaient des expériences affreuses sur les humains. Mais après recherches, on tuait plutôt par gazage et euthanasie dans ce château.
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