Pour ceux qui ont vécu la guerre

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Modérateurs :     Ajc    Synapse58   

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Sujet Populaire
1er Nov. 2018 10h34
Membre Confiance
Usvem
24 ans,
étudiant
101 quizz   132 sujets

Inscrit il y a 9 ans
4671 msgs
   Merci beaucoup Juliette, mais c'est avant tout la personne de mon entourage qui a réuni toute cette documentation qu'il faut remercier !

En revenant au poème, en le lisant, on se rend bien compte de l'importance du "bourrage de crâne" au vu du patriotisme affiché ainsi que de la haine de l'ennemi, désigné par cruel peuple barbare". Aussi, on peut se rendre compte de l'omniprésence de la religion à l'époque au vu des allusions à "Dieu", "Jésus" et "Marie". Bref, ce poème, comme tant d'autres lettres et autres écrits de l'époque sont des témoins précieux de la seconde guerre mondiale, et il est important de les sauvegarder, donc si vous possédez des archives s'y rapportant, faites-les numériser !

Enfin, pour ceux qui souhaitent chercher leur ancêtre qui a combattu lors de la première guerre mondiale, ce site est vraiment très bien conçu et permet des résultats très rapides : On peut par exemple trouver des journaux de mission, des fiches de décès... Bref, ce site est archi-complet, et je vous invite à y faire un tour si vous voulez en savoir plus sur votre histoire familiale !

 
 
 Message n°3491300 (Serano2) supprimé
18 Avril 2019 19h42
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
Juliettemtropmj
22 ans,
étudiante
682 quizz   313 sujets

Inscrit il y a 10 ans
5615 msgs
   Auriez-vous d'autres récits à nous partager ?
À propos de la guerre froide par exemple, que retenez-vous de cette période pour ceux qui y ont vécu ?

 
 
28 Avril 2019 19h39
Damdam59
59 ans, Limerick
éducateur en"esat"
52 quizz   17 sujets

Inscrit il y a 8 ans
776 msgs
   j'aime bien le 'roman' de besanthile .(parenthése) en 1983 par obligation ,je fais mon 'service militaire' et je découvre un monde inconnu qui au final me plait bien .du haut de mes 18 ans , on recrute des "volontaires " pour intégrer la 'finul' :Force Intérimaire des Nations-Unis au Liban.j'intègre le dispositif et me voilà projeter dans un pays inconnu pour faire du déminage sur la "zone bleue" ,(une zone tampon entre le liban et l'israël)surveiller des "camps"de réfugiés" ou patrouiller dans des villages .en 1984 des attentats sont perpétrer contre notre "caserne" ne faisant aucun morts ni blessées ,mais nos amis américains ont eu moins de chance ,600 morts (de mémoire) avec 2 camions piégés par le "hezbollah".horrible et choquant !!!voir des enfants de 8 ans armés de kalachnikov vous menaçant fait froid dans le dos .dans ce conflit ,je n'ai jamais utiliser mon arme ,je suis resté 6 mois dans ce pays .retour en françe et 5 ans plus tard me voilà reparti en europe de l'est au kosovo avec la "forpronu" ,comment dire ?? une mission complètement différente entre des ethnies en colère ,toujours en garde ,au taquet ,des tireurs cachés , encore des enfants armés qui vous allumes sans savoir pourquoi , là!! j'avoue j'ai utiliser mon arme pour sauver ma peau ,souvent pris en embuscade par des serbes exacerbés ou des rebelles et je ne sais quoi ??je ne sais plus mais le souvenir que je gardes de cette époque c'est une balle dans mon genou droit qui encore aujourd'hui m'handicape ,j'ai quitté l'armée en 1992 ,j'ai 3 enfants ,ma femme est décédée mais je vais bien .

 
 
7 Mai 2019 19h56
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
Juliettemtropmj
22 ans,
étudiante
682 quizz   313 sujets

Inscrit il y a 10 ans
5615 msgs
   Merci pour ton témoignage Damdam, il est très intéressant !

Ma grand-mère m'a racontée la fois où elle a vu à la télévision le crash des deux avions détournés dans les tours jumelles le 11 septembre 2001.
Elle se trouvait dans la cuisine puis, mon grand-père il me semble l'appelle en urgence dans le salon, en arrivant elle regarde l'écran et voit le premier avion se crasher. Elle pensait au départ que c'était faux, un film d'action, mais elle a comprit quelques minutes plus tard la dure réalité.

Vendredi je vais aller écouter le témoignage de Lili Leignel, une ancienne déportée de Ravensbrück. Je vous en écrirai un petit résumé si vous voulez.

 
 
7 Mai 2019 20h21
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Super Premium
Besanthile
23 ans,
3402 quizz   370 sujets

Inscrit il y a 10 ans
26487 msgs
   Ce résumé m'intéresserait beaucoup personnellement.

Pour ma part, je suis récemment retournée voir le mémorial de Caen, et quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'il avait existé un parti collaborateur appelé le Rassemblement national populaire. Wikipedia nous dit : "Le Rassemblement national populaire (RNP) est un ancien parti politique français fasciste et collaborationniste, fondé par Marcel Déat pendant l'occupation allemande. Le RNP, qui a existé du 2 février 1941 jusqu'en 1944, avait une ligne politique néo-socialiste et embrassait le projet d'Europe nazie unifiée[5]. Il se destinait ainsi à « protéger la race »."
Comment est-il possible aujourd'hui qu'un nouveau parti prenne ce nom-là... Ou comment est-il possible que personne ne s'interroge sur les motivations d'un parti qui choisit le même nom qu'un parti désirant protéger une race, donc un parti raciste ?

Pour revenir au sujet de la WWII, je suis allée visiter un camp de concentration près de Berlin me semble-t-il, et je pense que le devoir de mémoire est primordial de nos jours, pour que tout le monde se souvienne de ce qui s'est passé, pour que cela ne recommence plus jamais.
Des personnes comme Lili Leignel font leur devoir de mémoire et c'est vraiment exceptionnel. À propos du devoir de mémoire, il avait été formulé dans le serment de Buchenwald après la libération des prisonniers de ce camp, dans le camp lui-même :
"Nous, les détenus de Buchenwald, nous sommes venus aujourd’hui pour honorer les 51.000 prisonniers assassinés à Buchenwald et dans les kommandos extérieurs par les brutes nazies et leurs complices.

51.000 des nôtres ont été fusillés, pendus, écrasés, frappés à mort, étouffés, noyés et tués par piqûres.

51.000 pères, frères, fils sont morts d’une mort pleine de souffrance, parce qu’ils ont lutté contre le régime des assassins fascistes.

51.000 mères, épouses et des centaines de milliers d’enfants accusent.

Nous, qui sommes restés en vie et qui sommes des témoins de la brutalité nazie, avons regardé avec une rage impuissante, la mort de nos camarades. Si quelque chose nous a aidé à survivre, c’était l’idée que le jour de la justice arriverait.

AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES LIBRES

Nous remercions les armées alliées, les Américains, les Anglais, les Soviétiques et toutes les armées de Libération qui luttent pour la Paix et la vie du monde entier.

Nous rendons hommage au grand ami des antifascistes de tous les pays, à l’organisateur et initiateur de la lutte pour un monde nouveau, que fut F.D. Roosevelt. Honneur à son souvenir.

Nous, ceux de Buchenwald, Russes, Français, Polonais, Slovaques et Allemands, Espagnols, Italiens et Autrichiens, Belges et Hollandais, Luxembourgeois, Roumains, Yougoslaves et Hongrois, nous avons lutté en commun contre les SS, contre les criminels nazis, pour notre libération.

Une pensée nous anime :
NOTRE CAUSE EST JUSTE, LA VICTOIRE SERA NOTRE

Nous avons mené en beaucoup de langues, la même lutte dure et impitoyable. Cette lutte a exigé beaucoup de victimes et elle n’est pas encore terminée.

Les drapeaux flottent encore et les assassins de nos camarades sont encore en vie. Nos tortionnaires sadiques sont encore en liberté. C’est pour ça que nous jurons, sur ces lieux de crimes fascistes, devant le monde entier, que nous abandonnerons seulement la lutte quand le dernier des responsables sera condamné devant le tribunal de toutes les Nations.
L’écrasement définitif du nazisme est notre tâche.

NOTRE IDEAL EST LA CONSTRUCTION D’UN MONDE NOUVEAU DANS LA PAIX ET LA LIBERTE.

Nous le devons à nos camarades tués et à leurs familles. Levez vos mains et jurez pour démontrer que vous êtes prêts à la lutte."

Ce serment lie tous les survivants du camp de Buchenwald et d'autres spectateurs de l'Holocauste le respectent également ; on peut le retrouver dans le film "Les Héritiers", un peu utopique mais qui n'est pas mal du tout, quelqu'un l'a-t-il vu ?

 
 
7 Mai 2019 20h44
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
P.Louis
18 ans, Beauvais
Etudiant
123 quizz   65 sujets

Inscrit il y a 6 ans
28552 msgs
   Trèsbeau message, Besanthile !


Demain, c'est l'anniversaire de la capitulation de 'Allemagne.

 
 
10 Mai 2019 21h18
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
Juliettemtropmj
22 ans,
étudiante
682 quizz   313 sujets

Inscrit il y a 10 ans
5615 msgs
   Bonjour à tous,

J'ai donc pu assister à la conférence de Lili Leignel, une femme incroyable qui nous conte telle une histoire son témoignage de déportée de camp.
Je trouve nécessaire de vous partager son récit pour que son histoire se sache de tous, c'est un devoir de mémoire que nous nous devons tous de faire.
Je m'excuse à l'avance pour les fautes dans les noms propres, notamment ceux en allemands que je n'ai pas tous réécrits. (et les fautes d'orthographes ! )
En voici alors le témoignage :

Lili Leignel est l’aînée d'une famille de trois enfants, elle a deux autres frères, Robert et André.
Au moment de son arrestation à Roubaix par les allemands, elle avait 11 ans, Robert 9 ans et demi et André 3 ans et demi. Avant cela, la famille devait porter l'étoile juive, ainsi Lili et ses frères étaient privés et dépourvus d'une enfance convenable car tout leur était interdit, même les parcs de jeux.
Un jour, un curé de la paroisse Saint-Antoine a proposé de les cacher dans sa famille, ce qui est un acte d'une extrême générosité car très risqué. Cependant, les allemands ont un quelques jours après débarqués chez eux, on suppose que la famille a été dénoncée.

C'est alors que le 27 octobre 1943, Lili et sa famille se sont fait arrêtés à 3 heures du matin, le jour de l'anniversaire de la maman de Lili. Les allemands hurlaient dans leur langue "Dépêchez-vous !" et Lili se remémore avec émotion son petit-frère André qui a prit le temps d'aller chercher son petit canard à roulettes en bois qu'il a mit sous son bras, désormais prêt à partir.

La famille a alors été emmenée dans un camion militaire à la prison de Loos près de Lille. C'est ici que le père de Lili a été séparé du reste de la famille . Quelques jours après, la famille a été envoyée à la prison saint-Gilles à Bruxelles pour ensuite aller au camp de rassemblement de Malines.
Lili nous a alors raconté que les SS étaient très durs et méchants, ils donnaient des coups de fouets à n'importe qui et les gens étaient dans le froid dehors. Un des SS était même surnommé en allemand "tête de cheval".

Ensuite, on a fait rassembler tout le monde sur la place du camp, les prisonniers sont rentrés dans une énorme pièce et un SS a demandé à tout le monde de se mettre nu. Lili nous a raconté que c'était une humiliation terrible pour eux et les autres qui étaient très pudiques. Suite à ça, les SS leur ont demandés d'écarter les jambes et se pencher pour regarder à l'aide d'une lampe torche s'ils n'avaient pas cachés d'objets dans leurs orifices.

Après cette épreuve, ils étaient tous conduits dans une gare pour les faire monter dans des wagons à bestiaux, ils étaient plus de 100 à être agglomérés dans ces wagons dépourvus d'eau et de nourriture, ils ont passé 4 à 5 jours sans s'alimenter et s'abreuver. Les besoins étaient fait devant tout le monde. Une fois arrivés, on les douchait rapidement, puis on les rasait, on leur donnait leurs vêtements rayés gris et bleu et on leur attribuait leur numéro de matricule. Celui de Lili était le numéro 25612, qu'elle nous a dit en français et en allemand, car ils devaient l'apprendre et le retenir pour l'appel sous peine de coups de fouets violents.

Ils étaient donc arrivés à Ravensbrück, camp pour femmes, seul ses petits-frères étaient avec elle et sa maman car les enfants n'étaient pas séparés de leur mère en général. Au début, ils étaient placés en quarantaine. Ensuite, on les emmenaient dans des blocs, avec des étrangers de toutes nationalités, elle, était dans le bloc 31. Lili, sa mère et ses frères dormaient en bas des couchettes, sur la couchette du haut il y avait Marta desrumeau, très célèbre figure résistante et Jeanne Tétard. Ensuite, la troisième couchette, il y avait la vicomtesse Jacqueline d'Allaincourt et Geneviève De Gaulle, la nièce du général de Gaulle. Comme quoi, dans les camps les classes ne comptent plus, tout le monde est réduit au même stade.

Lili nous a raconté que tous les jours, la sonnerie sonnaient à 3 heures et demie du matin, ensuite ils allaient dans une grande salle en pierre avec 20 tuyaux d'où coulait un mince filet d'eau froide, chaque jour c'était la bousculade pour y accéder. Ce pourquoi, la maman de Lili levait toujours les enfants une demie heure avant tout le monde pour faire la toilette aux enfants car elle disait : "Il ne faut pas courber la tête, redressons-nous, soyons dignes". Se laver était leur acte de résistance.

Ils avaient pour manger un jus immonde et un quignon de pain. Venait ensuite l'interminable appel, ils devaient tous se tenir debout dans le froid sans bouger jusqu'à la fin de l'appel, chaque jour le nombre était différent en raison des malades et des morts et les déportés devaient rester en ligne tant que les SS n'avaient pas trouvé la raison des absences. Certaines femmes se frappaient et se pinçaient les joues pour leur donner de la couleur. En effet, les femmes mal en point étaient emmenées, et on ne les revoyait plus jamais.

Suite à cet appel, les femmes partaient au travail dans le froid avec leur chemise ou robe rayée dans un froid de -10, -20, ou -30 degrés, à construire des routes, creuser des fosses, vides les fosses d'aisance ...

La maman de Lili avait très peur lorsqu'elle travaillait car parfois les nazis rentraient dans les blocs pour enlever des enfants car c'était des bouches inutiles.

Le seul jeu que les enfants avaient était de se tuer les poux mutuellement.

Lorsque l'on était malade, on pouvait partir au "revir"
Le petit André y a été pour une tumeur dans l'aine, il devait se faire opérer mais fuyait toujours de peur de rester seul, sa maman le ramenait toujours au "revir", la mort dans l'âme. Robert y est allé pour des boutons et furoncles en haut du crâne dus aux poux notamment et Lili pour une dysenterie.

Lili est restée dans ce camp de décembre 1943 à début février 1945 et ils crevaient tous de faim. Ils se bagarraient tous pour être servis en dernier car les restes de rutabaga se trouvaient en bas du bidon de soupe, les premiers n'avaient que de l'eau. Et lorsque les bidons instables flanchaient et se déversaient sur le sol, les prisonniers se mettaient pas terre et lapaient le sol.

La terreur pour les enfants étaient d'autant plus grande que des chiens entraînés pour attaquer étaient dans le camp avec les SS.

En ce qui concerne les femmes arrivées enceintes dans le camp et qui y accouchaient, les nourrissons étaient tout de suite pris par les nazis qui les tuaient en les noyant dans le l'eau glacée et s'amuser à chronométrer le temps qu'ils mettaient pour passer de vie à trépas.

Lili et sa famille se sont fait de nouveau déporter dans un camion à bestiaux pendant 2 à 3 jours. Les binettes à excréments se renversaient dans le wagon, les visages se cognaient sur les cadenas métalliques et les survivants rampaient sur les cadavres. En arrivant à leur destination finale, l'odeur était terrible, ils sont arrivés dans un bloc parsemé de cadavres.
Ils étaient dans le camp de la mort lente, Bergen-Belsen où une épidémie de typhus se répandait. Dans ce camp, Lili a croisée Anne et Margot Frank.

Les nazis brûlaient avec de l'essence les individus morts du typhus, d'où l'odeur à l'entrée du camp. À Bergen-Bulsen, les déportés mangeaient encore moins qu'à Ravensbrück. Lili et ses frères se sont aperçus que leur mère gisait sur le sol et ne répondait plus lorsqu'on lui parlait, elle qui était si digne à Ravensbrück.

Un certain 15 avril 1945, les anglais sont venus libérer le camp, ils distribuaient de la nourriture aux déportés. Mais Lili et ses frères ne mangeaient plus car ils en avaient perdus l'habitude alors que d'autres se jetaient sur la nourriture, ce qui les a fait mourir plus rapidement que ceux qui mangeaient petit à petit de petites portions. Le pain non consommé leur servait alors d'oreiller.

Dans le camp, il y avait trois types de typhus, le typhus qui donnait des boutons sanguinolents, le typhus du ventre qui ne donne plus la force de se lever et de ses besoins, et le typhus de la tête qui fait perdre l'esprit, et l'on gît sur le sol.
La mère des enfants avait donc le typhus de la tête, elle a été emmenée au "revir".

Les anglais ont commencés leur travail de rapatriement en plaçant les détenus par nationalités. Robert et Lili se sont fait un ballot de nourriture pour partir mais André était gonflé de partout et ne pouvait plus marcher. Alors, sur le chemin du retour, ils ont dus abandonner leur ballot de nourriture pour porter André car ils étaient à bout de force.
Après cela, ils sont retournés dans des wagons à bestiaux tous les trois et retournés en France tout en faisant des arrêts dans des camps désaffectés pour se reposer et manger.

Arrivés à Paris, les enfants et les autres détenus étaient tous emmenés à l'hôtel Lutecia où les familles attendaient leur déporté avec une photo agrandie d'eux, les retrouvailles étaient des moments exceptionnels. Cependant, personne n'était là pour Lili et ses frères.

Je vous raconte la suite dans un autre message pour ne pas que ça fasse trop long à lire.

 
 
10 Mai 2019 21h54
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
Juliettemtropmj
22 ans,
étudiante
682 quizz   313 sujets

Inscrit il y a 10 ans
5615 msgs
   Poursuivons.

Personne n'était là pour Lili et ses frères, ils se disaient alors : "Si c'est pour rester orphelins, ça ne vaut pas le coup de vivre". Une assistante sociale les a alors pris en peine et a demandé à un chirurgien s'il pouvait les accueillir, ce qu'il a fait avec grand plaisir. Un jour Lili, se souvient qu'elle avait dans les Deux-Sèvres un oncle et une tante.

En s'y rendant en train, les trois enfants étaient accueillis par des photographes, des radios, les enfants étaient à l'honneur.
Les enfants devaient cependant être emmenés en maison de convalescence pour être soignés, c'est alors qu'un jour on toque à leur chambre d'hôpital et voilà que leur mère apparaît, très amaigrie, pensant presque 27 kilos mais vivante, la vie reprenait son sens.

En retournant ensemble dans leur maison, ils s'aperçurent que celle-ci était pillée, il ne restait plus rien, même le papier-peint avait été déchiré, mais c'est sans compter l'aide généreuse des voisins qui ont fait des dons de tout type par solidarité, des meubles, de la nourriture ...

La famille a apprit quelques jours plus tard par d'autres anciens déportés que le père de Lili, Robert et André avait été dans le camp de Buchenwald, réputé pour sa dureté. Le père avait tenu jusqu'au bout mais 2-3 jours avant la libération des camps par les américains, les nazis avaient prit un groupe de personnes à part dans lequel faisait partie son père, ils ont tous été fusillés.

Lili nous a raconté qu'après la guerre, les gens ne croyaient pas en ces récits, ils ne croyaient aux dires de la famille, ce qui vexait beaucoup Lili. C'est alors que face à l'arrivée des négationnismes, elle a décidé de témoigner. C'est difficile pour elle de se remémorer tout ça mais qu'on on lui demande elle répond toujours présente, et ce à 87 ans.

Ensuite, Lili nous a chanté des chansons, avec sa belle voix, qu'ils chantaient dans le bloc 31 à Ravensbrück, des chansons en allemand, en russe, comme "Petit papa Noël", "Il pleut bergère", "Le temps du muguet" ou bien une reprise de "Je chante" de Charles Trenet modifiée en "On souffre", que Lili et Geneviève de Gaulle chantaient. Le dernier couplet était dédié à Charles de Gaulle, une des paroles que j'ai pu noter était : "De Gaulle vient nous sauver d'ici".

C'était vraiment un moment très émouvant, on était beaucoup à en pleurer.

Comme dirait Lili, l'époque d'aujourd'hui, elle la voit comme celle d'avant la guerre, la montée des négationnismes, du racisme, de la xénophobie, du retour de l'antisémitisme et des néo-nazis. Elle nous a dit que nous étions la France de demain et que nous, devions faire perdurer la mémoire, ne pas oublier et faire changer les choses.


"Ma mission n'est pas terminée, je témoignerai jusqu'à 100 ans et après on verra."

"Mon rouge à lèvre, c'est ma dignité."


J'ai pleins d'autres anecdotes, que je vous raconterai prochainement.

 
 
10 Mai 2019 22h
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Super Premium
Besanthile
23 ans,
3402 quizz   370 sujets

Inscrit il y a 10 ans
26487 msgs
   Merci beaucoup d'avoir rapporté ce témoignage incroyable Juliette.

"Comme dirait Lili, l'époque d'aujourd'hui, elle la voit comme celle d'avant la guerre, la montée des négationnismes, du racisme, de la xénophobie, du retour de l'antisémitisme et des néo-nazis. Elle nous a dit que nous étions la France de demain et que nous, devions faire perdurer la mémoire, ne pas oublier et faire changer les choses. " >> Entièrement d'accord...! Mais que faire pour empêcher ça ?!

 
 
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