20 Avril 2019 18h12
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Chapitre 3
Pelage de neige courait dans la forêt. Elle entendit une chatte miauler de douleur. Elle se dirigea vers le miaulement et entrevit une chatte blanche en train de mettre bas. Pelage de neige cru un instant qu'elle se voyait elle-même, mais comprit vite qu'elle se trompait. En s'approchant de la femelle étendue sur le sol, elle cru reconnaître Rose fanée, la guérisseuse du clan de la Foudre. Mais avant qu'elle puisse s'approcher davantage, elle fut transportée au milieu de fougères. En tendant l'oreille, elle entendit une voix de mâle qui disait:
«-Il ne faudra le dire à personne, pas même à un chaton à peine né...»
Pelage de neige tenta de s'approcher plus près, mais une patte s'enfonça dans son flan. Elle se réveilla en sursaut. Au dessus de sa tête, se penchait Pelage de mulot. Celui-ci soupira.
«-Alors, ça y est ? Tu es réveillée ? On peut partir ?
-Ou...oui, je suis réveillée.
-Alors dépêche-toi!
-J'arrive, fit pelage de neige en se levant».
La chatte blanche se leva et suivi ses compagnons dans la clairière. Dehors, Nuage de chêne parlait avec sa sœur, Nuage floral. Haie de fleurs appela son apprentie et elles rejoignirent le reste de la patrouille.
Croc de bois héla Nuage de chêne pour qu'il aille ramasser des remèdes avec lui. Poil blanc sortit de la tanière des anciens et se dirigea vers la Réserve, suivi de Feuille cendrée. Croc de braise les rejoignit rapidement. Toute absorbée par sa contemplation du camp, Pelage de neige ne vit pas que la patrouille de chasse sortait. Elle fut sortie de ses pensées lorsque Pelage de mulot l'appela, exaspéré. Elle bredouilla des excuses et se dépêcha de rejoindre ses camarades. Pendant toute la patrouille, Pelage de neige repensa à son rêve.
« -Une chatte blanche qui met bas, murmura la jeune chasseuse.
-Qu'es-ce que tu dis? Lui demanda Œil de glace.
-Rien, rien, lui répondit son interlocutrice.
-Ah bon, j'ai cru. »
Pelage de neige secoua la tête et essaya de chasser ce rêve de ses pensées. Quelques minutes plus tard, elle aperçut un rouge-gorge qui picorait non loin. Elle adopta illico la position du chasseur. Elle s'approcha et sauta sur sa proie, mais la jeune chatte avait mal calculé son saut et elle retomba à coté. L'oiseau, paniqué, s'envola, mais heureusement, Pelage de mulot bondit et l'attrapa au vol.
«-Tu pourrais faire attention, explosa le matou gris, le clan a besoin de gibier, et toi, je n'arrive pas à te sortir de ton nid, et là encore tu as failli laisser filer ce rouge-gorge!
-Je suis désolée, mais j'ai le droit de me tromper! répondit avec agacement la femelle au pelage immaculé.
-Et pour sortir de ton nid aussi, tu t'es trompée?contre-attaqua le mâle dont la queue se balançait avec agacement.
-Non, marmonna Pelage de neige, vexée.
-Bon, fit Pelage de mulot, satisfait d'avoir eu le dernier mot, on va donc reprendre la patrouille.»
Ce dernier reprit la tête du petit groupe, qui avait assisté à la dispute avec étonnement. Pelage de neige se plaça derrière ses camarades et suivit le mouvement, la tête basse. Plus tard, elle aperçut une musaraigne et se dépêcha de la tuer. La proie entre les mâchoires, la jeune chasseuse se dépêcha de rejoindre le groupe. En la voyant, Pelage de mulot s'exclama:
«-Alors, ça y est?Tu as réussi à attraper quelque chose?lança le matou avec dédain. Enfin!Oh la la!Dis-donc, ta proie est énorme!»
A ces mots, Pelage de neige vit rouge. La femelle blanche lâcha sa proie et s'approcha du matou en agitant la queue avec agressivité.
«-Ah oui, ma proie est ridicule!gronda la chatte au poil blanc, furieuse.
-Je n'ai jamais dit ça, se défendit Pelage de mulot, surpris par la vive réaction de la jeune chatte.
-Tu ne l'as pas dit, mais tu l'as pensé très fort!
-Oui, enfin non mais...
-Si ma prise est ridicule, alors la tienne est minable!Moi, je l'ai attrapée seule, au moins!D'ailleurs, je croyais que le clan avait besoin de proies, et que tout comptait ! »fulmina Pelage de neige.
Pelage de mulot était sidéré par la colère de sa camarade et il la regarda s'éloigner sans comprendre ce qui avait déclenché sa fureur.
La chatte reprit sa musaraigne et s'éloigna, furieuse. Elle courut dans les bois et ne s’arrêta que pour chasser un merle et une souris, puis, lorsqu'elle se fut calmée, elle rentra au camp. En arrivant, elle constata que sa patrouille – qu'elle avait quitté précipitamment – n'était pas rentrée. La jeune chasseuse déposa ses proies sur la Réserve. Ceci fait, elle se rendit compte qu'elle n'avait plus rien à faire. La jeune chatte n'avait pas envie de retourner chasser. Elle décida alors de manger - elle remarqua que la Réserve était bien remplie – et d'aller se reposer, bien qu'il ne fut pas beaucoup plus de midi.
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