12 Juin 2019 0h24
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Il existe beaucoup de chiffres sur le réchauffement climatiques : certains disent 50, d'autres 200, 500... Cependant, malgré les différences de chiffres, l'idée que le comportement de l'espèce humaine le mène à sa propre perte fait consensus.
Ironie de l'histoire, on remarque que cette idée d'un consensus, mais sur les décisions à prendre pour endiguer le réchauffement climatique cette fois, fait beaucoup moins d'émules ! Pour résumer, il y a du monde pour dénoncer et se lamenter sur son sort, mais personne pour mettre la main à la pâte !
Et c'est bien là le problème : Le réchauffement climatique est un problème majeur d'échelle mondiale, mais aucune décision importante n'a été prise au niveau mondial !
Ainsi, selon moi, la seule façon d'agir efficacement contre l'urgence écologique est un gouvernement mondial qui aurait le pouvoir de prendre des décisions au nom de l'Humanité toute entière !
Car la lutte contre le réchauffement climatique est aujourd'hui totalement sclérosée par l'autodétermination totale des nations, exemple : Lors de la campagne des élections européennes, l'hypothèse d'une taxe sur le kérosène a été débattue. Sur l'idée, c'était excellent : Les avions sont une des principales sources de pollutions dans le monde, et le principe de taxer le kérosène donnerait plus de moyens pour la lutte contre le réchauffement climatique tout en appliquant le principe de "pollueur-payeur" ! Mais lorsqu'on a posé la question a été posée à Emmanuel Macron, ce dernier a répondu que c'était une bonne idée, mais qu'elle était impossible à mettre en place car si une taxe sur le kérosène était appliquée dans l'Union Européenne, les compagnies aériennes, au lieu de payer le supplément, iraient s'approvisionner ailleurs : en Arabie Saoudite, au Kazakhstan par exemple, qui profiteraient de la mise en place de la taxe pour gagner de la clientèle... Bref, tout ça pour dire que le fait qu'il n'y ait pas un gouvernement mondial permet aux différents pays de se livrer une guerre commerciale ridicule au nom du sacro-saint profit au détriment de la question écologique !
Cet hypothétique gouvernement mondial n'est cependant pas prêt de se mettre en place, car aucun pays ne semble décidé à perdre un peu de son pouvoir au nom d'une grande cause telle que l'écologie... Théodore Monod, pionnier de la question écologique en France (par ailleurs partisan d'un gouvernement mondial lui aussi), disait à ce propos : "Tant qu'il sera rentable de saccager la nature, on oubliera d'être sage !"... Et cette citation n'est que trop vraie aujourd'hui : On constate une montée du nationalisme partout dans le monde ! Or, le nationalise est très loin d'être l'ami de l'écologie : Bolsonaro au Brésil (ami des grandes multinationales agroalimentaires, a permis une accélération de la déforestation de l'Amazonie, "poumon vert" de la Terre et a supprimé le ministère de l'écologie au détriment du ministère de l'agriculture), Trump aux État-Unis d'Amérique (ouvertement climatosceptique, veut relancer le charbon et valoriser les énergies fossiles), Marine le Pen en France ("écologie patriote" comme elle le dit dans son programme, ce qui est une belle connerie car c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui : chacun fait de l'écologie dans son coin et on court à la catastrophe... Bref, rien de neuf !)...
Il y a donc bien peu de raisons d'espérer aujourd'hui concernant la question verte, tant dans la conjoncture actuelle, tout semble se liguer contre l'écologie...
Il y a cependant des motifs d'espoirs : Un chemin conséquent a été parcouru ces dernières décennies, et maintenant, l'écologie n'est plus confinée à un rôle confidentiel mais est désormais au centre des préoccupations, en témoigne le score des écologistes en France et en Allemagne lors des élections européennes, en grande partie grâce au vote des jeunes générations, ce qui laisse présager un intérêt toujours plus fort sur les questions environnementales dans les décennies à venir !
Je terminerais sur une citation de Théodore Monod, encore lui, mais sur une note plus positive cette-fois : "L'utopie n'est pas l'irréalisable, mais l'irréalisé : L'utopie d'hier peut devenir la réalité d'aujourd'hui"
Soyez utopistes !
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