14 Fév. 2020 18h02
|
L'écriture inclusive ? Vaste débat, vaste sujet.
Je commencerai ma réponse par préciser que je me considère à 100% comme féministe, et que oui, certaines choses me hérissent le poil en français, qui est pourtant l'une des plus belles langues de monde à mes yeux
Je suis absolument pour la féminisation des noms de métier ou, à défaut, la création d'un VRAI genre neutre en français. Je pense que la reconnaissance totale du sexe féminin (parce que bon faut pas déconner, y'a quand même beaucoup de progrès, il faut les reconnaître, mais il y a également beaucoup de problèmes, ne le nions pas non plus), longtemps considéré comme inférieur au sexe masculin (ce qui est une stupidité sans nom évidemment), passe par une reconnaissance de ce genre dans la langue.
Beaucoup arguent alors que "la langue n'a pas d'impact sur comment on considère les femmes, il faut arrêter les conneries, un professeur pour une femme ce n'est pas sexiste" (ce n'est pas pour toi, P Louis, qui pose la question très respectueusement, hein ). Sauf que... Si. C'est quand même invisibiliser les femmes de la communauté que forment les professeurs. Et d'ailleurs... Notons que les noms de métiers étaient à la base féminisés, mais que le XIXeme siècle et son sexisme a mis les pieds dedans, et les a tous fait disparaitre ! "Le masculin l'emporte sur le féminin", c'est donc tout à fait récent dans l'histoire du français... So XIXème !
Mais là, on a un second problème. Par exemple, si je dis "Marguerite Yourcenar fait partie des plus grandes écrivaines françaises", je l'exclus de l'ensemble des êtres humains français qui écrivent... Elle est donc excellente, oui, mais parmi les femmes seulement. D'où l'intérêt d'un genre neutre : on n'invisibiliserait pas les femmes, mais on ne partirait pas non plus du principe que c'est un groupe à part de celui des hommes.
Et puis, posons-nous une autre question. Dans notre société actuelle, de plus en plus de genres existent. Alors je ne suis pas très calée sur le sujet, mais il y a des femmes qui ont un corps d'homme, des hommes qui ont un corps de femme, des femmes qui se sentent homme, des hommes qui se sentent femme, et des individus qui ne se sentent ni l'un, ni l'autre, ou encore les deux. Dés lors, avoir un genre neutre ne serait-il pas intéressant ? Notons de plus qu'il a existé, ce genre neutre, dans notre belle langue ; mais il a disparu au fil du temps. Devinez quand ? Oui, toujours au XIXème... Assurément un grand siècle de littérature, mais alors pour la condition de la femme, on repassera !
Ensuite, l'accord de proximité, si nous n'admettons pas un genre neutre, pourquoi pas. Ça ne sera pas plus sémantiquement incorrect que de toujours accorder au masculin, et ça aurait le mérite de bannir cette phrase infâme : "Le masculin l'emporte sur le féminin".
Le seul point de cette réforme auquel je n'adhère vraiment pas, c'est le fameux point médiant. Ça... C'est une horreur sans nom qui va dénaturer les livres, rendre la lecture fastidieuse et inutilement complexe. Non, je suis diamétralement opposée à ce point précis de la réforme.
De même, je préférerai encore la création d'un genre neutre à l'obligation non moins fastidieuse que le point médiant à constamment préciser "les étudiants et les étudiantes", "Chers amis et chères amies", ect... Ça, ça va détruire une partie de notre spontanéité d'expression. Et en tant qu'aspirante écrivain, ça me rebute, évidemment.
Mais, pour conclure, je pense que chacun fera bien comme il voudra, et que peu importe les lois et les institutions, au final, le français évoluera comme le peuple français en globalité a envie qu'il évolue ... Car si vous mettez le nez dans l'histoire de la langue française, vous verrez que c'est un beau foutoir ahah
» modifié le 15 février à 15h26 par Lolitalaura
|