25 Fév. 2022 22h30
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Je n'ai jamais accepté depuis des années d'"ériger" Poutine au rang d'Hitler.
Ceci dit, il y a quand-même un parallélisme entre eux. Hitler défendait une théorie pangermanique en voulant rassembler en Allemagne tous les Allemands qui se sont retrouvés en dehors des frontières rétrécies de l'Empire allemand suite à la 1e GM, d'où l'annexion des Sudètes en Tchéquie, puis de l'Autriche et puis l'invasion de la Pologne.
Poutine, lui, est adepte de l'idée panrusse. Lui aussi veut unir dans son pays les Russes que l'éclatement de l'URSS a disséminés un peu partout. Alors, tant qu'ils sont dans des pays amis qu'il contrôle indirectement (la Biélorussie et les républiques d'Asie centrale), ça lui va mais, pour ceux qui ont eu, de son point de vue, le malheur de se retrouver dans des pays ayant fait choix de se tourner vers l'Occident (l'Ukraine, la Géorgie et les Pays Baltes voire la Moldavie), il estime devoir les sauver de l'ouest, ce mal absolu, en leur permettant de rentrer à nouveau dans les frontières russes qu'il faut donc élargir. Quand il dit qu'il ne négociera pas sur les intérêts du peuple russe, c'est de cela qu'il parle, c'est de ces Russes qui, depuis 1991, vivent hors de Russie comme des minorités négligées et sont de force occidentalisés.
Nwt, il ne veut pas créer un Empire. Il veut récupérer les terres qui étaient celles de l'ex bloc de l'est et en faire la nouvelle Russie où tous les Russes sont unis dans un même pays. "Russie Unie", c'est le nom de son parti et ça veut tout dire.
La chute de l'URSS a été à la Russie ce que le Traité de Versailles a été à l'Allemagne. Une immense source de frustration qui a alimenté une propagande et conduit à un nouveau conflit 20 ans plus tard pour retrouver sa grandeur d'antan.
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