19 Oct. 2011 19h47
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Vu Carrie avant-hier. De Palma adapte Stephen King au cinéma, je me suis dit, allez hop, on y va.
Ne connaissant pas du tout Stephen King, je m’attendais un peu à tout au niveau de l’histoire, c'est-à-dire à pas grand-chose. C’est mal de se méfier des écrivains à succès, je sais.
Côté De Palma, j’avais un poil plus de références, Scarface étant l’une des références culturelles centrales de ma jeunesse (cette phrase vous permet tout de suite de relativiser la portée intellectuelle de la critique qui va suivre), le Bûcher des Vanités était très américain mais néanmoins chouette, le récent Dahlia Noir m’avait bien plu, et faut que je vois les Incorruptibles. Bon, certes, De Palma a lancé la saga des « Mission Impossible », ça assombri le bilan, mais au final, ce mec me faisait bonne impression. Bieng, après cette introduction qui ne sert à pas grand-chose, parlons du film. Je spoile pas mal tout du long, au fait.
Carrie est une adolescente, qui, comme Harry Potter, a dû passer une bonne partie de sa vie dans un placard. A l’inverse d’Harry Potter, son placard est certifié full HD (HD pour Holy Djizousse, bien entendu) : on y trouve une statue du christ sur la croix (de Saint Sébastien, me murmure wiki, c’est vrai qu’il n’avait pas sa couronne d’épines. Pas grave, je laisse ma blague). Pour résumer, Carrie a reçu une éducation stricte et puritaine, par une mère sacrément allumée. Elle est solitaire et à première vue plutôt moche, au bahut les autres la rejettent. De Palma raconte sa découverte de deux choses : celle de son corps de femme, et de ses pouvoirs télékinétiques.
De Palma raconte ça carrément : première règles sous la douche, dans les vestiaires du gymnase, panique devant ces saignements qu’elle ne s’explique pas (quand j’ai dit éducation puritaine, c’était pas un euphémisme), l’humiliation que lui infligent les autres filles de sa classe, bref, voilà. La scène est tout à fait remarquable, au départ filmée au ralenti, dans la vapeur des douches qui offre comme un voile protecteur, que le sang déchirera, pour mieux montrer l’actrice nue et humide dans toute sa panique, bref, tout ça et le fait que j’ai toujours voulu savoir ce qui se passait dans les vestiaires des filles, font que cette scène file se ranger en bonne place dans mon top 10 personnel des meilleures scènes de l’histoire du cinéma. Pour la télékinésie, c’est moins violent : aucun personnage du film n’y prête attention, et on sent déjà bien que la seule façon pour qu’ils le remarque, c’est que ça leur explose à la face, mais n’anticipons pas.
Dans l’immédiat, ce qui se passe, c’est la préparation du bal de fin d’année, le rite de passage traditionnel pour tous les jeunes américains. C’est là que le drame se noue, ceux qui connaissent le film savent de quoi je veux parler, pour les autres, désolé, j’ai pas le courage de résumer ça en deux-trois mots. On veut croire au happy end, on a même droit à une scène des plus déb… heu, je veux dire touchante, sur la piste de danse (non, sérieux, je joue au con, mais j’ai envie de dire : « it’s beautiful », très sincèrement, et ceux qui ont vu le film comprendront là aussi), avant que tout ça parte en massacre général, ce que l’on redoutait, quelque part (y’a une tension énorme dans ce film, qui n’est pas spécialement flippant, pourtant, mais on sent cette tension… C’est sûrement cette tension accumulée qui fait bondir de son fauteuil dans la scène finale, là aussi, voyez le film).
Pour résumer le tout : Excellent film. A voir !
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