2 Avril 2012 16h49
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Ouais, mais bon, le couple d´Intouchables fonctionne trés bien ainsi, et c´est ce qui importe. Le principal ressort comique, ce sont les différences et la totale opposition entre les deux personnages. Après, bien évidemment, on ne va pas appeller ca chef-d´oeuvre. Non, chef-d´oeuvre, en général, c´est un truc un peu chiant, et qui a un je-ne sais quoi difficile à expliquer. Comme par exemple...
L´homme qui tua Liberty Valence, de John Ford, 1962. Mon avis sur ce que l´on considère comme un chef d´œuvre du western classique :
A première vue, un bon western de merde à l´ancienne, en noir et blanc, avec force scènes d´intérieur, histoire de bien vous faire comprendre que rien ne vous sera épargné, et que vous allez bien vous faire chier du début à la fin. Bloody hell, le western c´est des colts, des grands espaces, des gueules de méchants avec pleins de cicatrices partout, on n´est pas là pour entendre une andouille proposer à une parfaite ménagère de lui apprendre la lecture dans la cuisine du restaurant familial! Bon, j´ai fait l´effort de m´intéresser au truc, ce qui m´a péniblement mené à la 25ème minute du film. J´étais alors à bout, et je m´apprêtais à passer à une autre espèce de noir et blanc, histoire de me remettre (en l´occurrence, une bonne vieille combinaison kahlua-vodka-lait ), lorsque mon divX me joua un tour salvateur : il passa de la VF à la VO sous-titrée, ce qui permit d´échapper à l´affreux doublage, la voix française de James Stewart étant une authentique torture. A ce sujet, il faudrait que je contrôle la nature des conneries que je télécharge, j´ai passé le restant du film à craindre de me retrouver avec la bande-son d´un porno nord-coréen. Enfin bref, le film est moins insupportable en VO, c´est bon à savoir. Du coup, j´ai pu regarder la suite.
Pour résumer, le topo est vraiment chi… heu, classique et sans surprises : un jeune avocat (James Stewart), un pied-tendre de l´est, débarque dans le far-west. Il se fait attaquer, rançonner et violenter par un bandit, l´ignoble, l´affreux, le cruel Liberty Valence (joué par Lee Marvin, et ce perso vaut le coup, dommage que ces apparitions soient si rares… en même temps, ça les rends plus marquantes ). Furieux, notre avocat se promet de mettre ledit Valence derrière les barreaux. Ce qui amuse beaucoup John Wayne, le vrai mec de l´histoire, un cow-boy de chez cow-boy, qui allume ses clopes avec les lampes à huile et fait tourner 6 fois son colt autour de l´index à chaque fois qu´il le range dans l´étui à sa ceinture. John Wayne fait remarquer à Stewart que ses bouquins de droit, sa justice et tout ça, c´est fort sympa, mais qu´ici, le seul truc qui compte, c´est le colt. Suite des événements et interprétation desdits événements ici: https://www.critikat.com/L-Homme-qui-tua-Liber ty-Valance.html, ça me facilite le boulot et m´évite de spoiler direct. En plus, l´auteur de l´article ne raconte pas sa vie, c´est quand même plus agréable pour suivre.
Alors pour ceux qui auraient lu l´article, effectivement, j´en conviens, John Ford met en scène la fin d´une époque, nous interroge sur ce qu´est un héros, et tout le blabla habituel de ciné-club, mais il nous fait quand même bien chier au passage. Tous les poncifs à la con sur l´éducation du peuple, quand Stewart fait la classe à des fermiers sachant à peine aligner deux phrases d´anglais correct, mais qui sont quand même heureux de poser leurs fesses sur les bancs de l´école, c´est du cliché de chez cliché. Sur le rythme du film, on ne va pas se mentir non plus, ça ronronne. Bon, il y a des aspects positifs, et mêmes remarquables : le personnage de John Wayne, par exemple, est fascinant. Ses relations avec l´avocat, avec Alice, avec son domestique black, et avec Liberty Valence sont complexes, c´est bien fouillé, de ce côté-là le film est réussi. Et il y a toute la galerie des personnages secondaires, qui oscille entre le génial (Le journaliste alcoolique ) et le consternant (le shériff poltron ).
Mais le truc qui rehausse vraiment le film, c´est sa fin. « On ne peut rien refuser à l´homme qui a tué Liberty Valence ». Stewart qui renonce à allumer sa pipe, moi qui revoit l´image de la caisse, surmontée d´un cactus en fleur, où repose le corps de Wayne. Ford avait bien monté son truc, quand même.
Au final, un film relou, mais avec une des meilleures fins que j´ai jamais vues. Y´a des trucs qui se méritent, pour tout le reste, il y a iron sky https://www.sortie-cine.fr/videos/iron-sky-201 2-bande-annonce-du-film.html .
» modifié le 3 avril à 13h44 par Tokepoza
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