7 Nov. 2012 15h42
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Je suis aussi d'accord pour dire que la L n'est pas un vêtement toujours facile à porter, ne serait-ce que hors du lycée. Prenons un exemple tout bête de la vie quotidienne : les repas chez des amis. A chaque fois (et je dis bien à CHAQUE fois), lesdits amis finissent pas craquer et me demander comment vont les études (je suis sûr que ça vous est aussi arrivée ). Je leur répond à chaque fois que ça se passe bien et que je réussis très bien pour l'instant. Et là, j'ai droit à THE question : T'es en S, c'est ça ? Non seulement il semblerait que j'ai une tête de S (oui oui, car maintenant ta filière se lit sur ton visage ), mais en plus cela témoigne bien de l'opinion des gens. La S est vue comme la filière d'excellence et d'avenir (tu seras médecin ou chercheur, mon fils ), alors que la L...eh bien, d'après ce qui se dit, L comme looser.
Et au lycée, c'est un peu la même chose. La L est vue comme la filière poubelle. D'ailleurs, j'ai aussi entendu de nombreuses fois que "Les S fabriquent les cartons, les ES les vendent, et les L y dorment." Cela montre bien que l'on est considéré comme des détritus (de manière générale bien entendu).
En seconde, beaucoup de mes amis étaient étonnés que je j'aille en L de mon plein gré (j'aurais aussi pu aller en S, comme eux), comme si la L était la filière réservée à ceux qui n'avaient pas le niveau d'aller en S ou en ES (à cause des maths par exemple). De plus, la L est une filière très féminine (je me suis toujours demandé pourquoi, sans jamais trouver de réponse rationnelle), c'est un fait, or cela est souvent interprété comme la preuve que la L est une filière frivole peuplée de filles n'ayant d'autre intérêt que Facebook ou les nouvelles chaussures qu'elles vont pouvoir acheter (ça peut faire énormément rire, seulement j'ai déjà entendu plusieurs fois ce genre de discours).
Je sais qu'il y a aussi une histoire d'orientation. Avec un bac S, plein de portes nous sont ouvertes. On peut même faire des études littéraires (classes Prépa par exemple ), alors qu'avec un bac L, il est très difficile de revenir dans le domaine scientifique. Ceci participe à faire de la L une série sans mérite et sans intérêt pour la plupart des gens.
Ce qui me tue, ce sont les préjugés quant au travail à fournir en L. Non, je ne finis pas plus tôt que les S le soir, ou ne commence pas plus tard le matin ! De plus, vivant le rythme de travail d'un terminale L au quotidien, je peux assurer que les L sont loin de ne rien faire. Par exemple, pour la rentrée, je dois faire une dissertation de philo, travailler un texte de philo, rendre une étude de documents en géo, rendre un devoir type bac d'espagnol, préparer un oral d'anglais etc.
Je dis souvent, et je le pense, que la principale différence entre la S et la L est l'approche du travail. En S, c'est peut-être difficile parce l'on aborde des choses complexes en physique, en SVT ou en maths, mais si un élève de S apprend par cœur sa leçon, et refait de nombreuses fois ses exercices afin de savoir l'appliquer parfaitement, il peut s'en tirer avec une très bonne note au bac. Un L quant à lui, n'est jamais confronté à la même chose. Les textes ne sont jamais les mêmes, donc on se doit de s'adapter. On ne peut pas se reposer sur un apprentissage par cœur de notre leçon, car si l'on ne sait pas analyser, commenter, ou tout bonnement décortiquer un texte, on est mal barré. Pour s'en sortir, il faut donc chercher ailleurs. L'étroitesse d'esprit est un des pires ennemis des L. Si l'on est pas capable de s'ouvrir au monde en lisant beaucoup (et dans toutes les langues), en faisant SOI-MÊME des recherches pour approfondir un sujet ou s'en enrichir encore plus, en allant au cinéma (pour voir des films d'"intellos", je cite), ou en se familiarisant avec des formes de pensées qui ne sont pas les nôtres, alors on a rien à faire en L. En L, on ne peut pas travailler en isolant chaque matière car elles font un tout. Et c'est ce tout qu'il faut enrichir constamment.
C'est pour cela que l'on peut PARFOIS avoir l'impression que les élèves de L n'ont pas beaucoup de travail imposé (bien que l'on en ait tout un tas). Mais il faut bien se dire que l'on a une tonne de travail personnel à fournir. Certains L donnent ainsi l'impression de ne rien faire car ils ne font pas ce travail personnel (manque de motivation, manque de cadrage...), mais ces élèves-là ont difficilement leur bac.
Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire. Merci aux courageux qui m'ont lu jusqu'au bout.
» modifié le 8 novembre à 14h52 par Boudsocq Les longs textes laissent souvent des petites fautes...^^
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