6 Mai 2012 0h52
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Des dizaines de catastrophes m'ont terriblement marquée. Cependant je n'en retiendrai qu'une. Nous sommes le 13 novembre 1985 en Colombie. Le volcan Nevada Ruiz entre en éruption et provoque la mort de 24 000 personnes. Parmi ces victimes, une petite fille de 12 ans, Omayra Sanchez, qui lutta contre la mort pendant deux jours et trois nuits, agrippée à une barre métallique. Son corps était immergé dans la boue et ses jambes coincées sous la chape du toit de sa maison. Son visage a fait le tour du monde. La photo de cette petite suppliciée provoqua une vive polémique internationale dont la cible était le photographe, accusé de voyeurisme mercantile.
L'image de cette petite fille qui, malgré son extrême épuisement, garde le sourire, dit qu'elle doit retourner à l'école, m'a profondément chamboulée. Cette photo reste gravée dans mon esprit comme un témoignage bouleversant de la capacité des enfants à être infiniment plus dignes parfois que les adultes.
La polémique suscitée par la photo prise de l'agonie de cette enfant qui endurait un véritable calvaire, était également un exutoire à un sentiment de culpabilité face à l'incapacité d'un pays à organiser les secours.
Après cette tragédie la Colombie adopta une loi radicale qui interdit la publication de photos de mineurs incarcérés ou victimes de catastrophes.
Je voudrai juste, si vous me le permettez, rajouter une petite citation qui va dans le sens de mon propos : « Un homme n'est jamais si grand que lorsqu'il est à genoux pour aider un enfant. » (Pythagore)
» modifié le 6 mai à 13h50 par Kallypso
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