30 Avril 2015 17h
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LE TOUR DU MONDE A LA VOILE
Chapitre 1
(J-3)
« -Alain ! Dépêche-toi ! -Mes affaires sont trop lourdes ! -Je vais t’aider ! Fainéant ! -Merci, p’pa ! »
Bien le bonjour. Moi, c’est Alain. J’ai eu 20 ans il y a deux mois déjà. Je me sens comme un adulte. Le gars qui râle tout le temps et qui lui et la propreté, ça fait un, c’est mon père. Un homme très costaud. Moi, je ne suis pas maigrelet, et pourtant, j’ai du mal à porter mes affaires pour les transporter au port. Hum, c’est sûr que je ne suis pas matinal. C’est vrai qu’avec un grand frère se nommant Théo et qui passe son temps sur les écrans ou à vous embêter, ce n’est pas facile de se réveiller à 11 heures du matin ! J’ai aussi une chienne, un Beagle, et une femme. Ah, Maria. La femme parfaite. Elle a beaucoup de points communs avec Frédérick, mon père. Je parle évidemment de la propreté. Si je la laissais faire, elle m’aspirerait. Le seul défaut que je trouve à Maria, c’est qu’elle se cache du monde. Je l’ai bien compris quand c’est moi qui allais tous les matins au marché. Maria est artiste. Elle peint des paysages. Parfois, elle s’en invente, et c’est ceux que je préfère. Elle et moi, la chose que nous adorons le plus, c’est la mer. Tous les soirs, je dis bien tous, nous montons sur le toit de la maison (c’est sécurisé, bien sûr !) et nous observons le soleil se coucher. Une fois, elle a pris une toile, un appui, ses pinceaux et elle a fait un très beau tableau. Et ma mère ? J’ai oublié de vous parler de ma mère. Maman. Je l’adore. On ne dirait pas comme ça, mais elle comprend les problèmes des autres. Carole… Ma mère a eu une enfance assez difficile. Ma grand-mère n’était jamais allée à l’école, alors pour le travail, personne ne pouvait l’aider. De plus, elle déménageait tout le temps, alors imaginez un peu ! Votre meilleur ami, puis vous partez ? Vous pleurez un peu avec lui, ensuite vous séchez vos larmes. Vous lui promettez de lui écrire, vous le faites pendant un certain temps. Ensuite vous tombez tous les deux dans l’oubli de l’autre. Ces histoires finissent toujours comme ça. C’est bien dommage d’ailleurs. Enfin, peut-être que ça ne finit pas toujours comme cela : si vous êtes vraiment amis depuis toujours, ça fait du bien de recevoir ou de lui envoyer des cartes de temps en temps ! Bref, retournons au port. Ça y’est, nous sommes déjà arrivés. Pfffouuu, je suis bien content de n’avoir pris que les choses essentielles, sinon je me serai déjà écroulé en chemin. Des jumelles, une carte du monde, une boussole, des livres, des provisions, un journal de bord, un appareil photo, mon portefeuille avec dedans ma carte d’identité et de l’argent, au cas où. Nous ne sommes pas pauvres, alors y’en a quand même assez, de l’argent, dedans, hein. Vite, vite, vite, mais bras fatiguent déjà.
« -Alain ! Les draps de ton lit que tu as mis sur ton épaule vont tomber ! Raaah, ça y’est, ils sont par terre maintenant… Tu aurais dû faire comme je t’ai dit : bien le bloquer, comme moi… -Ne t’inquiète pas, ce n’est pas sale, par terre, p’pa. »
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