Ce n'est qu'un demi-scoop : James Bond - à dix ans près - est de la génération de Michel Drucker ; mais franchement, qui le dirait ? Il faut dire que les personnages de romans sont inamovibles (d'où la comparaison !) et ne vieilliront jamais. Apparemment surtout lorsqu'ils sont bien entourés.
Son auteur aurait pu découvrir la pénicilline* mais il avait d'autres chats à noyer dans ses cocktails sirupeux, ayant eu de mauvaises notes en sciences à l'école. Sauf peut-être en sciences naturelles et en anatomie. Féminine. Voyez le genre... Évidemment, question féminisme, c'était déjà mal parti à l'époque : comment voulez-vous que son personnage, héros et parangon d'une "virilité assumée" puisse faire montre ensuite d'une quelconque retenue vis-à-vis d'un "deuxième sexe" encore à peine naissant** ?
Et pour s'en convaincre, écoutons l'auteur en personne décrivant la conception qu'en a son héros : « La femme idéale doit savoir faire la sauce béarnaise aussi bien que l'amour.[...] Des cheveux d'or. Des yeux gris. Une bouche à damner un saint. Un corps parfait. » Ainsi paraît la "James Bond girl". Pour le raffinement, vous repasserez... Quant à Botticelli et sa « Vénus sortant des eaux »***, ils peuvent renfiler dare-dare leur maillot de bain...
"Call me Girl. James Bond Girl !" : Avec des rôles qui furent aussi collants que l’ineffable goujaterie de James ou que certaines de leurs tenues à l'écran, ce quiz ne pourrait être que l'humble tentative d'un hommage maladroit à ces dames ; lesquelles auraient sûrement aimé que le monde meure un jour et ou que demain suffise !
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* Ian Fleming l'écossais, qui n'a rien à voir avec l'anglais Alexander Fleming, qui passait son temps, lui, dans d'autres salles obscures appelées "laboratoires" !
** La bombe littéraire de Simone de Beauvoir sortie en 1949.
*** Comparaison maintes fois lue dans la presse plus ou moins spécialisée, à l'encontre de l'actrice Ursula Andress et de son bikini immaculé (dans "James Bond 007 contre Dr No", 1962).