
[Picsou nageant dans sa piscine remplie d'éthers et de bitcoins...]
Un récent rapport particulièrement alarmant est paru dans "Cell Report Sustainability"* sur la véritable gabegie énergétique (et environnementale !) du "minage" des monnaies numériques.
Non, Messieurs-Dames : il ne suffit pas d'un seau, d'un balai-brosse et de quelques technicien(ne)s de surface pour faire le "minage" chez Bitcoin et autre Ethereum**, loin s'en faut !
Précisons d'abord ce que recouvre ce terme de "minage" (originellement, "mining") : en résumé et pour simplifier, il s'agit du processus complexe de sécurisation de chaque transaction opérée sur le marché des monnaies numériques.
Il faut savoir que ces opérations, réalisées par informatique, utilisent des engins aux puissances de calcul phénoménales : leur consommation d'énergie - donc électrique - s'avère aussi à la hauteur de leurs performances comme de leurs capacités.
Pour s'en faire une idée, cette gloutonnerie électrique annuelle équivaut à celle d'un pays entier (...et non pas d'une contrée telle que le Luxembourg ou la République de Saint-Marin, nous le verrons plus tard).
Qui dit "consommation électrique" suppose alors forcément aussi, en physique, "production calorique". Et que fait-on de toute cette chaleur providentielle ? Une nouvelle source de chauffage urbain*** ? Que nenni : il convient de se contenter tout simplement, pour ne pas amener le système à la destruction par surchauffe, de la refroidir !
Et c'est là où le bit blesse : car pour 1 seul de ces minages, le volume d'eau douce global à mettre en oeuvre est semblable à celui d'une petite piscine...
Moralité : Alors que 2 à 3 milliards d’êtres humains s(er)ont en quête d’une eau indispensable à leur survie, on gaspille ce bien inaliénable qu’est l’or bleu pour en faire de l’argent pour quelques uns. Décidément, XXIe s. ou pas, l’Homme ne changera jamais dans ses paradoxes comme ses outrances : bien sûr, il a construit par le passé bien des monuments qui ne servaient pas à grand-chose - comme des pyramides, par exemple – mais au moins laissait-il une empreinte… qui n’était pas carbone.
Et si j’osais me permettre de donner un quelconque avis, je vous le dis tout net : tout cela est loin d’être frappé au bitcoin du bon sens !
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* Par l'économiste Alex de Vries, 29/11/2023
** Noms des deux plus importantes crypto-monnaies au monde.
*** Certaines centrales de serveurs informatiques (aux Pays-Bas, par ex.) réutilisent l'eau chauffée par leur réseau pour alimenter des radiateurs de bureaux.