![Délices de ''Capoeira'' (Journée mondiale du 3 août)](https://www.quizz.biz/uploads/article/135/large/1.jpg)
Elle ne fait pas de politique mais elle s'inscrit au PCI* depuis 2014. Elle est aujourd'hui considérée comme un art martial et ce vocable aurait tendance à faire se méprendre les amateurs de points (de suture !) dans la figure, d'horions et autres coups de pieds de nez !
Les amateurs de plaies et de bosses en seront donc pour leurs frais : qu'ils aillent voir ailleurs si ju-jitsu** ! En effet, et c'est ce qui fait sa grande spécificité, ce sport (ou devrait-on dire, cette sorte de "danse" très acrobatique) n'offre qu'habiles effleurements, esquives, frôlements millimétrés, le tout allié à une vitesse qui va crescendo : c'est un simulacre de violence enchaînée et toute de retenue, aucun coup - au grand jamais ! - ne devant être reçu ou porté !
Vous allez me dire : mais à quoi ça sert ? En plus du spectacle offert, la capoeira est certainement et avant tout un rituel de mémoire. Son acte de naissance - dans la clandestinité - se perd quelque part dans le XVIe s., au plus fort des heures horribles et ravageuses des déportations esclavagistes.
On constate également que ces pratiques se sont implantées quasiment partout où le planteur blanc a contraint sa main-d’œuvre, autochtones ou non, à la servilité : elle sont dénommées "moring" à Mayotte, Madagascar et à La Réunion, "ladja" (Martinique, Guadeloupe), "maní" (Cuba), "pingue" (Haïti), "susa" (Suriname), etc. L'usage de ce "défoulement" serait tout simplement né de l'interdiction par les "maîtres" des combats entre personnes asservies : eh oui !, il n'aurait pas fallu que cette précieuse "marchandise" obtenue à prix d'or ne vinsse à se gâter...
Autre point crucial qui enveloppe l'ensemble du "spectacle" et lui confère cette atmosphère si particulière, envoûtante : la musique, où l'ancestral berimbau, ordinairement si ténu et discret, mène ici véritablement la danse.
Par contre, méfiez-vous de cette "capoeira", car elle est hautement contagieuse et addictive : dès l'instant où vous aurez vu le premier "ginga"*** esquissé, vous ne pourrez plus alors vous passer du spectacle de cette merveille ! Et, assistant à l'une de ces "joutes" dans une cave de café parisien (ou autre****), vous serez instantanément transportés en un autre temps, avec une autre histoire et en d'autres lieux... sous la baguette fébrile et magique du hardi porteur d'arc musical. Et tout cela, sans qu'en pâtisse aucunement votre bilan carbone...
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* Patrimoine Culturel Immatériel de l'humanité (UNESCO)
** Attention : ne pas faire d'amalgame avec le "ju-jitsu brésilien" qui est lui un véritable enseignement de l'art de combattre.
*** Littéralement "jeux de jambes" : il constitue le point de départ de toutes joutes. C'est aussi la "signature" du style de chaque capoeiriste.
**** On peut dénombrer actuellement une soixantaine d'enseignants et de centres de capoeira sur tout le territoire français.