"On m'a dit : Tu n'es que cendres et poussières. On a oublié de me dire qu'il s'agissait de poussières d'étoiles." (1984*)
Astrophysicien renommé, écouté et fêté de par le monde, Hubert Reeves s'en est allé voir de plus près les astres et autres comètes dans le néant. Souhaitons une "Bonne route !" à cet infatigable voyageur du temps.
Il aurait pu se cantonner à se pencher sur ses microscopes et autres télescopes, se barder de ses outils de scientifiques et jouir de ses observations, reclus dans un laboratoire quelconque comme un coq en tour d'ivoire, solitaire... Mais M. Reeves - franco-canadien de complexion - était fait pour le partage : sa vie durant - et elle ne fut pas courte - il a fait partie de ceux ayant donné de magistrales majuscules de noblesse à l'expression "vulgarisation scientifique".
Il n'est pas donné à tout le monde le pouvoir de susciter des vocations scientifiques, tant les rugosités de la "Science" semblent a priori peu propices au champ de la rêverie : c'est justement là que la parole de raconteur d'Hubert Reeves a su faire merveilles sur merveilles et sur émerveillements.
Certes, avec la barbe argentée d'un abbé Pierre**, Hubert Reeves n'aurait jamais pu prétendre jouer les "Superman", déjà parce que son nom comportait un "s" en trop***. Le "S" d'une "Science" avec conscience, assurément...
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* Tiré du courrier d'une lectrice de "Patience dans l'azur", cité dans "Poussières d'étoiles", p. 9.
** ...ou du généticien et humaniste Albert Jacquard, au choix !
*** Référence à Christopher Reeve, l'acteur jouant le rôle de "Superman" du film éponyme de 1978.