L’Islande, pays insulaire situé sur la dorsale médio-atlantique, est souvent confrontée à des secousses telluriques ou à des éruptions volcaniques mineures. Mais ce samedi 11 novembre, l’île a déclaré l’état d’urgence en raison d’une éruption volcanique imminente cette semaine, qui pourrait présenter des risques importants pour la population vivant à proximité de la capitale.
Dans la nuit du 10 au 11 novembre, une faille de 15 kilomètres de long est apparue au milieu de la ville de Grindavík, dans le sud-ouest du pays, suite à une centaine de séismes ayant eu lieu dans les environs. Évacués en pleine nuit, les 4000 habitants de la ville réfugiés chez leurs proches ou dans des gymnases craignent ne plus revoir leur maison : en effet, les géographes et vulcanologues islandais pensent qu’il s’agirait d’une nouvelle faille volcanique, d’où pourrait jaillir du magma à tout moment.
Mais cette nouvelle faille n’est pas ce qui inquiète le plus les autorités : depuis 2021, le volcan Fagradalsfjall est entré trois fois en éruption, dont une fois en juillet 2023, et les récents séismes (environ 24 000 secousses depuis fin octobre) préfigureraient sans doute une nouvelle éruption à venir, mais plus importante que les précédentes : si de nombreux touristes et habitants affluaient pour assister au spectacle des coulées de lave flamboyantes lors des trois dernières éruptions, ce ne sera cette fois pas le cas en raison du danger que pourrait présenter un tel événement.
Jusque-là, le Fagradalsfjall n’avait causé aucun dégât matériel ou humain, mais depuis ces dernières 48 heures, près de 1 500 séismes se sont faits ressentir dans la péninsule de Reykjanes, dont deux ayant atteint Reykjavík, la capitale de l’Islande, avec une magnitude de 5,2 pour le plus fort. Selon l’IMO (Office Météorologique Islandais), la circulation souterraine du magma constitue le principal risque. Les scientifiques ont constaté une déformation anormale du sol ainsi qu’une remontée verticale du magma désormais plus qu'à quelques mètres, ce qui pourrait signifier que ce dernier risque de jaillir à la surface dans heures ou jours à venir. Il s’agit à ce jour de la plus grande quantité de magma à avoir été mesurée dans la péninsule.
Si une nouvelle éruption est imminente, rien n’exclue l’éventualité qu’elle ait lieu dans l’océan, ce qui entrainerait la formation d’un important nuage de cendres : selon la direction et la force du vent, celui-ci pourrait impacter les récoltes dans le sud du pays. Le trafic aérien islandais est actuellement en alerte orange, et certains vols ont déjà dû changer d'itinéraire par précaution.
Cependant, d’autres événements semblables à celui-ci seraient susceptibles de se reproduire à l’avenir, toujours dans le sud-ouest en raison d’une récente hausse de l’activité sismique et volcanique dans la région, avec une trentaine de volcans en activité (contre environ 130 dans le pays), chiffre qui pourrait augmenter dans les prochaines années.