Comme rien ne nous échappe, au moins une partie de la France n'échappera pas à cette tempête "Ciaran" prévue pour les 1er et 2 novembre.
Ça ne porte jamais le même nom - Xanthia, Chiara, Patricia, et caetera... mais c'est quand même presque toujours la même chose, en pleine période de chrysanthèmes : en provenance directe de l'Atlantique, l'arrivée de Ciaran est imminente.
Si l’habitude actuelle de donner un nom aux phénomènes météorologiques – notamment les cyclones du Pacifique - nous vient d’outre-Atlantique durant la 2e Guerre Mondiale, un certain pli avait été pris en Europe il y a longtemps*, mais il était alors bien loin d’être systématique…
C’est d’abord en Allemagne que ce penchant prend réellement son essor (en 1954), mais seulement en interne aux services de la météo : il ne devient « public » qu’en 1990, et du coup, d’autres pays comme la France ou l’Espagne lui emboîtent le pas. Ainsi et jusqu’en 2016, tous ces phénomènes européens** portent un nom allemand !
Mais rassurons-nous, ceci ne dura évidemment pas : les premiers à prendre le vent du large seront... les îles Britanniques, qui constituent leur propre liste. 2017 : Belgique, Espagne, France et Portugal hissent à leur tour le grand foc, suivis par d’autres pays, notamment aux abords de la Méditerranée. Au total, nous avons aujourd’hui huit zones climatiques avec autant d’appellations.
Heureusement, Bruxelles est là pour se pencher sur l’harmonisation de ce chaos : hélas, le vent qui y souffle n’étant habituellement qu’une faible brise, cette instance peut encore se pencher un certain temps avant que les moulins ne puissent avoir quelque grains*** à moudre !
Mais on aura beau dire et on aura Beaufort, justement, reste à souhaiter que, pendant comme après avoir dit « Bonsoir, Ciaran ! », il ne nous arrive une tuile…
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* Exemple : la « Tempête Burchard » du 16 octobre 1634, à laquelle ont donna le nom du saint du jour,
** Hormis la Scandinavie
***...ces « grains » pouvant être aussi des tempêtes, non ?