L'Homme a la mémoire courte, on l'a assez dit. Et sélective : C’est pour son bien. Ainsi, pour Vercingétorix, 1515, ou la peste noire, rassurons-nous tout va bien. Mais se souvient-on, pour simple exemple, que Richelieu ou Louis-le-Quatorzième avaient souffert du paludisme, maladie aujourd'hui réputée exotique ?
Dans les années 1930, le paludisme (ou malaria) était encore présent dans le marais poitevin, en Brenne, en plaine d'Alsace, en Flandres, Landes, Sologne, dans le golfe du Morbihan, comme en Camargue. 100 ans, c'est presque loin, me direz-vous.
Il faudra attendre 1973 pour que la maladie soit éradiquée de Corse : Inconnue lors de la présence romaine, y fut introduite après sa chute, lors des raids vandales. Tandis qu'à la Réunion (comme à Maurice), le paludisme était la première cause de mortalité il y a encore 60 ans : son éradication date de 1979. Et mis à part un unique cas endogène en 2006, cette parasitose disparaît du sol français*, comme du reste de l'Europe, d'ailleurs. Ouf !
Mais l'histoire ne s'arrête pas ainsi, en jolis comptes de faits : il faut alors à "l'homo europeanensis" de 2023 s'imaginer des centaines de millions de ses semblables atteints de ce mal, à la fois douloureux et éminemment mortel. Car l'enjeu pourrait s'avérer finalement être tout autre que lointain...
Mémoire courte, idées longues : et si, d'ici 20-30 ans, l'on ne trouvait pas de remède définitif**, avant que quelques (dizaines ? de) millions de ''réfugiés climatiques'' des zones infectées ne se déplacent, eux et le(s) problème(s), vers le Nord ?
À vous maintenant d'avoir la mémoire quiz !
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* Si l'on excepte les cas sporadiques d'importations par des migrants, sans omettre les touristes ou militaires français.
** Un vaccin est administré en Afrique depuis avril 2022 : selon l'OMS, il pourrait sauver entre 40 000 et 80 000 enfants par an.