À force d'être habité par l'espace, l'Homme a fini par en devenir un habitant, puis un habitué. Imaginez un peu : depuis le 1er vol spatial humain, celui-ci aura passé - en temps cumulé par tous les astronautes restés "là-haut" - plus d'un siècle dans l'insondable, à l'heure de maintenant...
Il y eu Apollon, Dédale et, sous l'impulsion de Ptolémée et la poussée d'Archimède, une longue cohorte de savants comme de rêveurs, d'aventuriers intrépides et visionnaires attirés par le ciel et l'au-delà du ciel, au fil des millénaires.
L'un des premiers obstacles, hormis la frousse, était évidemment d'atteindre cette fameuse vitesse de libération pour s'affranchir définitivement de l'attraction de notre azur : pas moins de 41 000 km/h ! Un auteur français de la fin du XIXe s.*, d'ailleurs contemporain de l'invention de l'automobile, fut bien conscient que ce problème paraissait alors insoluble : - "Aller sur la Lune ?... Sûrement, un jour ! Mais dépasser les 100 km/h, ça mon garçon, c'est impossible ! "
Puis l'Histoire s'en est mêlée, au point de véritablement s'emballer : car en effet, à peine sût-on décoller plus ou moins correctement de cette Terre ferme et basse qu’environ 50 ans plus tard, l'Homme marchait dans l'éther et devenait sélénaute, à ramasser poussières et cailloux sur ce satellite à face cachée...
Et alors que les expériences et explorations humaines extra-terrestres semblaient un peu au point mort, aujourd'hui, c'est devenu un Musk : vous envoyer à la barre sur Mars**.
Mais avant de parvenir à ses premiers petits pas lunaires, il aura fallu beaucoup d'efforts et de patience avant que l'Homme ne puisse tenter le grand saut dans l'inconnu et réalise parfaitement, pour ainsi dire, le grand Icare !
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* Auteur qui en parodie un autre, de deux siècles son aîné (retrouvez-les dans le quiz !)
** Moyennant la modique somme de 200 000 $, pour l'aller seulement.