Le règne de Crésus (-561 à -547) marque l'apogée de la Lydie. Il récupère un royaume riche et puissant, qu'il souhaite encore voir s'agrandir : par les armes tout d'abord, usant de prétextes injustes puis par la diplomatie suivant le conseil de Bias de Priène : Ephèse, Milet et les Ioniens des îles reconnaissent alors la suprématie de la Lydie. Crésus leur impose cependant certaines conditions :
La sécurité dans sa politique extérieure (accords militaire avec Sparte, bonnes relations avec son beau-frère le roi Astyage, roi des Mèdes, accords commerciaux avec l'Egypte du pharaon Amasis) permit à Crésus d'achever la conquête de l'Anatolie qui lui fut soumise à l'exception de 2 régions :
Toutes ces conquêtes avaient rendu Sardes très florissante et attirait nombre de sages parmi lesquels Solon qui, ayant formé un corps de lois pour les Athéniens, était parti en voyage pendant 10 ans. Crésus, l'accueillant sans cérémonie, non peu fier de lui dévoiler ses nombreux trésors et le flattant sur son goût pour les voyages, ne se retient pas de lui poser cette question :
Confondant bonheur et richesse, Crésus essuie 2 incompréhensions, agacé par les réponses d'un Solon sage, honnête et sincère, qui conclut ainsi : « Celui qui a joui sans interruption d'un bonheur constant peut être appelé fortuné, mais il ne peut avant sa mort prétendre au titre d'heureux ». Loin de Crésus l'ombre d'une remise en question, quel sort réserve-t-il à Solon ?
Il pleura son fils 2 ans puis la montée en puissance de son voisin perse le força à mettre un terme à son deuil. Entre temps, Cyrus II (-559 à -530) s'était arrogé le titre de « Roi des Mèdes et des Perses » après avoir vaincu Astyage. Dominant alors sur la Perse, la Médie, l'Assyrie, et l'Ourartou, Cyrus le Grand se penche sur le vaste et riche plateau anatolien…
Cherchant un moyen de réprimer cette puissance, Crésus consulta l'oracle de Delphes, sûr de la véracité de sa réponse. Pour ce faire, il chercha à s'attirer les faveurs d'Apollon : il offrit un sacrifice de trente hécatombes (3000 victimes), fit brûler sur un bûcher des lits, des vases d'or, des robes de pourpre, de prodigieuses quantités d'or ! Quelle fut alors la réponse de l'oracle ?
Cyrus II n'attaqua pas immédiatement la Lydie, en vertu du traité signé par les Mèdes, établissant le fleuve Halys pour frontière. Ce fut Crésus qui, animé par sa confiance en l'oracle, franchit ce même fleuve, violant de ce fait le traité. Désireux de venger Astyage, et d'ajouter la Cappadoce à son royaume, il s'empara de la forteresse de Pteria. En quelle année ?
Cyrus assembla son armée et vint à la rencontre de Crésus : les deux partis luttèrent jusqu'à la tombée de la nuit, subissant chacun de nombreuses pertes, sans qu'aucun vainqueur ne fût déclaré. Pourtant, l'un des deux camps profitait d'une supériorité numérique flagrante ! Crésus se replia sur Sardes le lendemain, comme Cyrus ne reconduisait pas l'attaque.
Se reposant, confiant, sur ses alliances avec l'Egypte et Sparte, Crésus comptait passer l'hiver tranquille et mettre sur pied une armée encore plus puissante pour le printemps. Inconscient, il licencia les mercenaires qu'il avait à son service. Cyrus, apprenant cela, jugea bon de prendre son ennemi à revers, si bien que...
Crésus, conforme à sa réputation, résolut de ne pas se dérober devant l'inquiétante menace perse. En effet, en -547, à la bataille de Thymbrée, les deux armées se font face. L'excellente cavalerie des Lydiens aurait suffi à effrayer les Perses, si Cyrus, suivant le conseil d'un Mède, ne lui avait pas opposé une tout autre résistance, bien peu appréciée des chevaux !